La médaille commémorative du Slesvig de 1920

 

Jan René Westh

 

 

À la suite de sa défaite à Austerlitz, l’Autriche perdit une grande partie de ses duchés et principautés allemands. Napoléon en regroupa alors jusqu’à 36 à travers la « Confédé­ration du Rhin » qu’il avait créée. Après Waterloo, il fut établi par le Traité de paix de Paris du 30 mai 1814 que « Les États de l’Allemagne seront indépendants et unis par un lien fédératif ». C’est ainsi que fut créée le 8 juin 1815 la « Confédération germanique », dont le duché de Holstein, uni au Danemark, était membre. Mais les rois du Dane­mark, notamment Frédéric VII et Christian IX, revendiquèrent aussi deux autres duchés pour des raisons historiques, celui du Slesvig au nord de la rivière Eider, et, celui de Lauenburg au sud du Holstein, les considérant aussi unis au Danemark. Deux guerres opposèrent d’une part la Confédération germanique et le Danemark (1848 à 1850), d’autre part l’Autriche et la Prusse au Danemark (1864). Le Danemark perdit cette der­nière. Le traité de paix de Vienne du 30 octobre 1864 plaça alors le Slesvig et Kiel sous domination prussienne, tandis que le Holstein et le Lauenbourg étaient attribués à l’Autriche. Une nouvelle guerre ayant éclaté cette fois entre l’Autriche et la Prusse, l’Autriche fut défaite à Sadowa en 1866. Slesvig et Holstein furent annexés par la Prusse à la suite du traité de paix de Prague du 23 août 1866 au sein de la « Confédération de l’Allemagne du Nord » voulue par Bismarck.

À l’issue de la Première Guerre mondiale en 1918, le Danemark demanda aux alliés le droit d’organiser un plébiscite en vue de récupérer les duchés perdus en 1864. La Confé­rence de Paix de 1919 l’acta. Trois zones furent définies : les zones 1 et 2 couvraient respectivement le nord et le sud de l’ancien duché du Slesvig, tandis que la zone 3 représentait l’ancien duché de Holstein. Le Danemark ne revendiqua pas de droits sur la zone 3, qu’il considérait comme vraiment allemande ; deux plébiscites furent organisés, l’un pour la zone 1 et l’autre pour la zone 2. À la suite du résultat favorable du plébiscite, la zone 1 fut officiellement rattachée au Danemark le 15 juin 1920. Elle est devenue le département du « Jutland du Sud », aujourd’hui région du « Danemark-du-Sud ».

Jan René Westh, un des plus anciens membres danois de notre Société, nous retrace – dans un français remarquable – l’histoire de la médaille commémorative qui a été créée par le roi du Danemark à cette occasion et nous communique des informations précieuses sur un certain nombre des récipiendaires.

La rédaction

 

La médaille commémorative du Slesvig de 1920 est bien décrite dans la littérature phaléristique au Danemark, au Royaume-Uni et en France1. Mais les médaillés ne sont pas mentionnés. Pour la première fois, cet article nous fait découvrir les noms d’un certain nombre de titulaires français de cette médaille danoise, une preuve palpable de l’histoire dano-française.

 

 

Plébiscites à Slesvig

 

En vue de déterminer la future frontière dano-allemande après la conclusion du traité de Versailles le 28 juin 1919, deux plébiscites furent organisés en deux zones dans l’ancien duché de Slesvig conquis par la Prusse et l’Autriche dans la guerre de 1864 contre le Danemark. Le processus fut supervisé par la Commission internationale de Surveillance du Plébiscite Slesvig (CIS) composée de représentants de la France2, du Royaume-Uni, de la Norvège et de la Suède. Les plébiscites eurent lieu sous la surveillance des troupes françaises3 et britanniques le 10 février (zone I, Slesvig du Nord, à majorité danoise) et le 14 mars 1920 (zone II, Slesvig central, à majorité allemande).

 

 

L’institution d’une médaille commémorative pour les troupes d’occupation

 

Le 15 avril 1920, le roi Christian X4 écrivit à son secrétaire particulier Krieger5 qu’il décrétait la frappe d’une médaille d’argent avec à l’avers le profil du roi entouré de “CHRISTIANUS X – REX DANIÆ” et au revers l’inscription “SLESVIG 1920” entourée d’une couronne de chêne. Cette médaille était portée sur la poitrine, suspendue à un ruban rouge avec une bande blanche. Le roi voulait la décerner aux troupes étrangères ayant occupé les deux zones du Slesvig afin de protéger les opérations de vote durant les plébiscites sur la réunion avec le Danemark.

 

Le 19 mars 1920, le ministre danois des Affaires étrangères écrivit au chargé d’affaires à la légation de France à Copenhague, Monsieur Martin, que Sa Majesté le roi avait l’intention de décorer les troupes d’occupation du Slesvig. Le ministre demandait si les troupes françaises auraient le droit de porter cette médaille, les Anglais ayant refusé pour leur part. Nous ne connaissons pas la réponse du chargé d’affaires. Rappelons que la circulaire du 15 octobre 1917, relative à l’ordre dans lequel devaient être portées les décorations étrangères conférées à des militaires français, fixe que les décorations étrangères doivent être portées après les ordres nationaux et de droite à gauche, dans l’ordre chronologique d’attribution.

 

Le 15 mai 1920, la légation de France écrivit au ministre danois des Affaires étrangères que le grand chancelier de la Légion d’honneur souhaitait de plus amples informations sur la médaille, ainsi qu’un exemplaire des statuts et un spécimen de la médaille. Copie de l’ordre royal du 15 avril 1920 fut adressée par courrier à M. Martin le 22 juin 1920.

 

Dans l’intervalle, Krieger annonça au ministère des Affaires étrangères, dans un courrier du 31 mai 1920, que le roi avait approuvé le nom de “Médaille commémorative du Slesvig de 1920” pour la nouvelle médaille, joignant en annexe l’ordre du roi du 15 avril 19206.

 

La médaille

 

La médaille circulaire en argent d’un module de 28 mm et d’un poids de 10 g est frappée par la maison August Thomsen à Copenhague et porte le poinçon de la Médaille royale de récompense7. À l’avers, elle comporte le profil du roi Christian X tourné à droite et entouré de la légende “CHRISTIANUS X – REX DANIÆ”, le nom du médailleur “LINDAHL”8 se trouvant sous l’effigie du roi. Le revers porte une étoile à cinq pointes et la légende “SLESVIG / 1920” dans une couronne ouverte de feuilles de chêne. Il existe des copies de la médaille en taille ordonnance. On ne connaît pas de miniatures. La médaille était décernée dans une pochette rouge frappée d’une couronne. Le ruban est rouge avec une bande verticale blanche d’une largeur de 10 mm.

 

2 995 médailles furent frappées et environ 2 990 décernées.

Le diplôme

 

Normalement les médailles danoises sont attribuées avec un diplôme officiel, mais ce n’est pas le cas pour la médaille commémorative du Slesvig. Le commandant de Soyer, chef de bataillon au 22e BCA, a fait imprimer à Flensbourg un diplôme pour les médaillés du bataillon. Le diplôme reproduit ici est au nom du capitaine Andersen, un officier danois au service de la France. Un autre diplôme, celui du lieutenant Theaudin, se trouve au Chapitre des ordres royaux à Copenhague9. Peut-être de Soyer avait-il voulu donner à ses hommes un justificatif de diplôme à adresser à la grande chancellerie de la Légion d’honneur pour demander l’autorisation de porter la médaille.

Les médaillés

 

Aucune liste nominative des médaillés n’a été établie, ni au Danemark (probablement pour des raisons pratiques), ni en France et en Grande-Bretagne. Toutefois, par différentes sources, nous avons pu retrouver quelques-uns des noms des décorés. Dans les archives du ministère provisoire des Affaires slesvigoises figurent en effet deux listes : l’une avec les noms des officiers du 22e B.C.A. avec grade, citations et nombre des blessures, l’autre avec ceux de l’état-major et de l’équipage du croiseur-cuirassé La Marseillaise. Ces noms figurent également dans les résolutions royales de 1920 et dans l’Almanach de la Cour et de l’État de 1921 (Hof- og Statskalenderen). Enfin, pour compléter ces deux listes, la Base Léonore a été très utile.

 

La remise des médailles

 

Le 4 avril 1920, le croiseur-cuirassé La Marseillaise accosta à Copenhague avec ses 25 officiers et 850 hommes (une autre source fait état de 18 officiers et 650 hommes). Jeudi 15 avril, le roi et la reine se rendirent à bord de La Marseillaise. Après les honneurs rendus par l’équipage, le roi procéda lui-même à la remise des médailles. Vers 10 heures le dimanche suivant, La Marseillaise quitta Copenhague, accompagnée par la musique du 1er régiment d’artillerie de campagne. Malgré la pluie, une foule nombreuse était présente.

 

Le 25 mai, le contre-torpilleur Le Téméraire arriva à Copenhague avec ses 5 officiers, 14 sous-officiers et 75 matelots (deux autres sources indiquent l’une 5 officiers et 140 sous-officiers et matelots, l’autre 5 officiers et 120 sous-officiers et matelots).

 

À 4h30 le matin du 26 mai 1920, le 22e BCA quitta Flensbourg en train pour Copenhague. Dans plusieurs villes sur le trajet, ”les diables bleus” furent reçus par une compagnie d’honneur et une grande foule. Un peu après 15h30, le train arriva à Copenhague. Le bataillon traversa la ville jusqu’à sa caserne, toujours suivi par une immense foule. Commença alors une semaine de fêtes, de réceptions et d’excursions.

 

Le 29 mai, il y eut une autre remise de médailles, cette fois-ci à la place d’armes du château de Rosenborg10. Christian X décerna la médaille commémorative aux officiers, sous-officiers et soldats du 22e BCA ainsi qu’aux officiers, sous-officiers et matelots du contre-torpilleur Le Téméraire. Le roi portait sur son uniforme la plaque de grand-croix de la Légion d’honneur sous la plaque de l’ordre de l’Éléphant. Le roi fut nommé sergent d’honneur du 22e BCA. Son fils cadet le prince héritier Knud fut nommé caporal d’honneur en 195411.

 

Trois films furent tournés sur l’arrivée du 22e BCA à Copenhague, la traversée de la ville et la remise de la médaille commémorative12.

 

Les officiers médaillés du 22e BCA

 

• BORGNIS-DESBORDES Ernest, sous-lieutenant, 4 citations, 1 blessure13.

• CREUSOT Julien Henri, né le 7 septembre 1886 à Remiremont (Vosges), chef de bataillon, 8 citations, 3 blessures, chevalier de la Légion d’honneur le 13 janvier 1919, officier le 24 décembre 1931, commandeur le 13 juillet 1961, chevalier de l’ordre du Dannebrog le 29 mai 1920.

• CUNY Aimé Auguste, né le 13 septembre 1888 à Mesnil-Senoues (Vosges), capitaine, 6 citations, 2 blessures, chevalier de la Légion d’honneur le 22 octobre 1918, chevalier de l’ordre du Dannebrog le 29 mai 1920.

• DELAYE Théophile Jean Marie, né le 29 février 1896 à Valence (Drôme), lieutenant, 3 citations, 4 blessures, chevalier de la Légion d’honneur le 16 juin 1920.

• DRIE Prosper Auguste Jean, tué à l’ennemi le 30 juin 1921, capitaine, 4 citations, 2 blessures, chevalier de la Légion d’honneur le 1er septembre 1920, chevalier de l’ordre du Dannebrog le 29 mai 1920.

• DUTOUR, lieutenant, 3 citations, 1 blessure.

• FAY Pierre Joseph Armand Léon, né le 22 mars 1899 à Dinan (Côtes-du-Nord), mort le 29 janvier 1971, sous-lieutenant, chevalier de la Légion d’honneur le 5 janvier 1931, officier le 25 octobre 1946, commandeur le 26 avril 1951, grand-officier le 3 février 1955.

• de FERIET René Ernest Louis, né le 13 novembre 1891 à Paris (Seine), mort le 17 mai 1969 à Paris, lieutenant, 3 citations, 1 blessure, chevalier de la Légion d’honneur le 27 décembre 1923, officier le 1er septembre 1940.

• FINAS Claudius Marie Olivier, sous-lieutenant, 1 citation, 2 blessures.

• GILLON Émile Louis, né le 19 février 1882 à Bron (Rhône), mort à Paris le 14 mai 1929, capitaine, 6 citations, 4 blessures, chevalier de la Légion d’honneur le 14 avril 1917, chevalier de l’ordre du Dannebrog le 29 mai 1920.

• d'YVERNOIS René, né le 30 mai 1896 à Paris (Seine), lieutenant, 6 citations, 3 blessures, chevalier de la Légion d’honneur le 16 juin 1920, chevalier de l’ordre du Dannebrog le 29 mai 1920.

• LAGROLA François, né le 24 décembre 1887 à Bordeaux (Gironde), capitaine, 6 citations, 2 blessures, chevalier de la Légion d’honneur le 1er mai 1916, chevalier de l’ordre du Dannebrog le 29 mai 1920.

• LARRIÈRE Théophile, lieutenant, 1 citation, 1 blessure.

• LAURENT Maurice René, né le 19 avril 1890 à Commercy (Meuse), mort le 24 janvier 1963, capitaine, 2 citations, 2 blessures, chevalier de la Légion d’honneur le 26 septembre 1914, officier le 17 décembre 1933, chevalier de l’ordre du Dannebrog le 29 mai 1920.

• MERLOT Jean Prosper, lieutenant, 5 citations, 2 blessures, chevalier de l’ordre du Dannebrog le 29 mai 1920.

• du MESNIL Marie Léon Claude, sous-lieutenant, 2 citations, 1 blessure.

• de MONTEVILLE, sous-lieutenant, 1 citation.

• MOUCHET Louis Auguste, né le 9 février 1888 à Burdignin (Haute-Saône), lieutenant, 3 citations, 3 blessures, chevalier de la Légion d’honneur le 16 mars 1921.

• PARIS Jean, sous-lieutenant.

• PARIS John Evariste, lieutenant, 6 citations, 2 blessures, chevalier de l’ordre du Dannebrog le 29 mai 1920.

• PEBRE Pierre Angelin Léon, capitaine, 1 citation, 1 blessure, chevalier de l’ordre du Dannebrog le 29 mai 1920.

• PIERSON Henri, né le 27 novembre 1887 à Perpignan (Pyrénées-Orientales), mort le 10 décembre 1953 à Alger, lieutenant, 2 citations, chevalier de la Légion d’honneur le 29 décembre 1916.

• POURCIN Robert, né le 8 avril 1894 à Paris (Seine), lieutenant, 3 citations, 3 blessures, chevalier de la Légion d’honneur le 19 juillet 1918, officier le 22 juin 1939, commandeur le 17 janvier 1952.

• ROSTAING Ferdinand François Clovis, né le 29 février 1876 à Le Gua (Isère), capitaine, 3 citations, 3 blessures, chevalier de la Légion d’honneur le 12 juillet 1916, officier le 6 juillet 1929, chevalier de l’ordre du Dannebrog le 29 mai 1920.

• SARMEO Louis Clément René, lieutenant, 2 citations, 2 blessures.

• de SOYER Paul Louis René Antoine, né le 7 novembre 1874 à Limoges (Haute-Vienne), chef de bataillon, 6 citations, 1 blessure, chevalier de la Légion d’honneur le 28 octobre 1915, officier le 2 octobre 1920, commandeur 2e classe de l’ordre du Dannebrog le 29 mai 1920.

• THEAUDIN Clément Henri, né le 23 mai 1887 à Bruz (Ille-et-Vilaine), mort le 13 mai 1933 à Bruz, lieutenant, 2 citations, 1 blessure, chevalier de la Légion d’honneur le 26 février 1921.

• VELTE Georges, né le 20 avril 1890 à Mont-Saint-Martin (Meurthe-et-Moselle), capitaine, 5 citations, 4 blessures, chevalier de la Légion d’honneur le 23 juillet 1915, officier le 31 décembre 1930, chevalier de l’ordre du Dannebrog le 29 mai 1920.

S’agissant des sous-officiers médaillés, nous n’en connaissons qu’un petit nombre : BEAUDEVIN, COPPIER, DELABRE, DOMANGE, FIGUET, LAMARRE, SIMON, SUSCILLON14. Nous connaissons aussi les noms de quelques soldats: Pierre Jean Marie Alexandre GOURAUD, né le 19 janvier 1899 à Cugand (Vendée)15, Auguste Joseph Maire LE PORS, né le 26 avril à Lambézellec (Finistère), marin, P. RAMBAUD et Maurice BARAILLE16.

 

Les médaillés de l’état-major et de l’équipage du croiseur-cuirassé La Marseillaise

 

• BOISSON, médecin de 1re classe17.

• BONNIN Constant Charles René, né le 11 avril 1871 à Angers (Maine-et-Loire), mort le 28 avril 1961, capitaine de frégate, commandant en second, chevalier de la Légion d’honneur le 10 juillet 1908, officier le 15 janvier 1920, commandeur 2e classe de l’ordre du Dannebrog le 13 avril 1920.

• BOUGUEN François, mécanicien principal de 1re classe, chevalier de l’ordre du Dannebrog le 13 avril 1920.

• BRUNEL Alfred Venant, né le 18 mai 1867 à Istres (Bouches-du-Rhône), mort le 16 septembre 1925, mécanicien en chef, chevalier de la Légion d’honneur le 24 juillet 1912, officier le 1er septembre 1920, chevalier de l’ordre du Dannebrog le 13 avril 1920.

• BRUNET Henri Valentin Alfred, né le 28 novembre 1886 aux Herbiers (Vendée), mort le 28 mars 1960, médecin de 1re classe, chevalier de la Légion d’honneur le 30 mars 1921, officier le 3 juillet 1933, chevalier de l’ordre du Dannebrog le 13 avril 1920.

• CALEN Marius Jean, né le 24 mai 1873 à Toulon (Var), mécanicien principal de 1re classe, chevalier de la Légion d’honneur le 13 juillet 1916, officier le 14 janvier 1928, chevalier de l’ordre du Dannebrog le 13 avril 1920.

• CROSNIER, enseigne de vaisseau de 1re classe.

• GÉRARD, mécanicien principal de 2e classe.

• LE GOUÉE Fois Jules, lieutenant de vaisseau, chevalier de l’ordre du Dannebrog le 13 avril 1920.

• HEDERER Fernand, commissaire de 1re classe, chevalier de l’ordre du Dannebrog le 13 avril 1920.

• LOYER Maurice Jean Baptiste Paul, né le 17 août 1867 à Brest (Finistère), mort le 15 janvier 1943, capitaine de vaisseau, commandant du croiseur-cuirassé, chevalier de la Légion d’honneur le 24 décembre 1899, officier le 29 janvier 1918, commandeur le 29 juin 1923, commandeur 1re classe de l’ordre du Dannebrog le 13 avril 1920.

• MOAUX, enseigne de vaisseau de 1re classe.

• OLLICHON, mécanicien principal de 2e classe.

• ROUSSEL, enseigne de vaisseau de 1re classe.

• ROUVELLON, enseigne de vaisseau de 1re classe.

• SAUNIER Eugène Antoine, lieutenant de vaisseau, chevalier de l’ordre du Dannebrog le 13 avril 1920.

• TOUSSAINT de QUIÈVRECOURT, enseigne de vaisseau de 1re classe.

• URVOY de PORTZAMPARCH Yves François Charles Anne Marie, né le 23 juin 1885 à Cholet (Maine-et-Loire), lieutenant de vaisseau, chevalier de la Légion d’honneur le 19 novembre 1915, officier le 27 juin 1929, commandeur le 18 juin 1940, grand officier le 29 juillet 1943, chevalier de l’ordre du Dannebrog le 13 avril 1920.

• VITTU de KÉRRAOUL Pierre Guy, né le 14 septembre 1888 à Fontcouverte (Charente-Inférieure), mort le 27 octobre 1959, lieutenant de vaisseau, chevalier de la Légion d’honneur le 30 janvier 1921, officier le 28 juin 1935, chevalier de l’ordre du Dannebrog le 13 avril 1920.

 

Les officiers médaillés du contre-torpilleur Le Téméraire

 

• BAUDOUIN, lieutenant de vaisseau, chevalier de l’ordre du Dannebrog le 29 mai 192018.

• MILLIÈRE Henri Alexandre, né le 7 décembre 1895 à Boghar (Alger), mort le 21 novembre 1976 à Paris, enseigne de vaisseau, chevalier de la Légion d’honneur le 6 mai 1928, officier le 29 décembre 1939.

• OLLIVE Emmanuel Lucien Henri, né le 18 janvier 1882 à Rezé (Loire-Inférieure), mort le 1er juin 1950, capitaine de corvette, chevalier de la Légion d’honneur le 21 mai 1915, officier le 1er septembre 1920, commandeur le 10 juin 1934, grand-officier le 29 décembre 1939, chevalier de l’ordre du Dannebrog le 29 mai 1920.

• ROUSSEAU, enseigne de vaisseau.

• TOUPIN Eugène Marie, né le 30 janvier 1873 à Cherbourg (Manche), mécanicien principal de 2e classe, chevalier de la Légion d’honneur le 10 juillet 1921, chevalier de l’ordre du Dannebrog le 29 mai 1920.

 

Les médaillés britanniques et danois

 

Environ 1 250 médailles furent décernées aux Britanniques de la Royal Navy et aux Royal Marines du 1st Battalion Sherwood Foresters, au Royal Army Service Corps, au Royal Army Medical Corps et aux infirmières, non sans complications. En effet, les Britanniques ne pouvaient pas accepter une médaille étrangère. Mais le 16 juin 1920, ils reçurent l’autorisation de l’accepter, à condition de ne pas la porter19.

 

Quatre officiers danois, naturalisés français ou servant au sein de la Légion étrangère, au service de la France, qui avaient accompagné le 22e BCA comme interprètes, furent médaillés et reçurent la croix de chevalier de l’ordre du Dannebrog le 29 mai 1920 : Osvald Kristian Peter BJERRING (des Tirailleurs), né le 26 septembre 1886, mort pour la France le 26 mai 1945 à Hanoï, chevalier de la Légion d’honneur le 13 août 1914, officier en 1935, citation à l’ordre de la nation le 27 novembre 1948. Erik Henry DE¬DERDING (danois, servant à la Légion étrangère), né le 10 octobre 1885, mort le 11 novembre 1959, chevalier de la Légion d’honneur le 15 octobre 1915, officier (date?). Niels Peter Rasmus Mathias Hansen HJELMFELDT, né le 18 février 1888, mort en 1972, chevalier de la Légion d’honneur le 21 mai 1946. Kai KIÆR-ANDERSEN (de l’Aviation), né le 5 mai 1885, mort le 1er décembre 1983, chevalier de la Légion d’hon¬neur le 8 novembre 191620.

 

La médaille commémorative de Haute-Silésie

 

La médaille commémorative du Slesvig de 1920 n’est pas la seule médaille ins¬tituée à l’occasion d’un plébiscite après la Grande Guerre. Le 5 septembre 1921, le Gouvernement interallié de Haute-Silésie sous la présidence du général Le Rond21 créa la médaille commémorative de Haute-Silésie avec son diplôme. Elle fut attribuée aux soldats français, italiens et britanniques, « Casques bleus » de l’époque. Contrairement à la médaille danoise, cette médaille n’est pas officielle.

 

Enfin, il convient de noter qu’en 1919 et 1920, plusieurs Français furent décorés de l’ordre du Dannebrog à l’occasion de la question slesvigoise. Entre 1847 et 1851 déjà, des Français avaient été décorés de cet ordre pour promouvoir l’image du Danemark dans la presse française22.

Notes de bas de pages

 

1.        Stevnsborg (1991, 2005), Westh (2004, 2014), Flatow (1979), Souyris-Rolland (1991) p. 73 : La médaille fut instituée le 15 août 1920 (sic) avec un module de 25 mm (sic).

2.        Paul Louis Charles Marie Claudel (6.8.1868-23.2.1955), poète et diplomate, ministre français à Copenhague, grand-croix de l’ordre du Dannebrog le 19 juin 1920.

3.        Le 22e Bataillon de Chasseurs Alpins (BCA), le croiseur-cuirassé La Marseillaise, le contre-tor¬pilleur Le Téméraire, le croiseur H.M.S. Carysfort sur lequel était embarqué le contre-amiral Thomas SHEPPARD, nommé commandant des forces navales alliées au Slesvig le 17 octobre 1919. 

4.        Christian X (26.9.1870-20.4.1947), roi de Danemark 1912-1947 et d’Islande 1912-1944, grand-croix de la Légion d’honneur le 23 juillet 1891, fondateur de l’ordre du Faucon d’Islande le 3 juillet 1921.

5.        Anthonius Michael Napoleon Krieger (11.7.1858-5.1.1940), chef du cabinet civil du roi 1910-1936, secrétaire des ordres royaux 1911-1936, grand-officier de la Légion d’honneur le 3 mai 1911.

6.        Westh (2004) p. 16, 19, 20, 24, Souyris-Rolland (1991), p. 128 (circulaire du 15 octobre 1917).

7.        August A. C. Thomsen (?-1931), maison fondée en 1906.

8.        8 Hans Peter Sophus Lindahl (13.3.1849-13.10.1935), graveur et médailleur, graveur de la cour en 1894, chevalier de l’ordre du Dannebrog 1916, croix d’honneur du Dannebrog 1933.

9.        Ce diplôme est reproduit dans Stevnsborg (2005) p. 534. 

10.      La caserne de la garde royale est située à l’arrière du château ainsi que la place d’armes.

11.      Knud (27.71900-14.6.1976), prince héritier, grand-croix de la Légion d’honneur le 4 août 1933. La grand-croix, en réalité une croix de commandeur dans un écrin du fabricant Arthus Bertrand, se trouve aujourd’hui dans la collection de la Société des Ordres et Médailles de Danemark.

12.      Det Danske Filminstitut: Alpejægernes Ankomst I-II: http://www.dfi.dk/faktaomfilm/film/da/24780.aspx?id=24780 Alpejægernes Indtog i København: http://www.dfi.dk/faktaomfilm/film/da/24745.aspx?id=24745 

13.      Rigsarkivet: Det midlertidige Ministerium for sønderjydske Anliggender. 1919-1920. Besæt¬telsestropper. Franske Officerers Besøg i København. Div. sager. Besættelsestropper. Danske i det franske Alpejægerkorps (Borgnis-Desbordes, Creusot, Cuny, Delaye, Drie, Dutour, Fay, de Feriet, Finas, Gillon, d’Ivernois, Lagrola, Larrière, Laurent, Merlot, du Mesnil, de Monteville, Mouchet, Paris, Paris, Pebre, Pierson, Pourcin, Rostaing, Sarmeo, de Soyer, Theaudin, Velte). Udenrigsministeriet. Repræsentationer. Gesandtskabet i Paris. Korrespondancesager. 1913-1922. III.32. Dekoreringer i Anledning af fransk Troppebesøg i København (Creusot, Cuny, Drie, Gil¬lon, d’Ivernois, Lagrola, Laurent, Pebre, Rostaing, de Soyer, Velte). Hof- og Statskalender 1921: Col. 98 (de Soyer), 208 (Creusot, Cuny – Curry, Aisne Auguste (sic)), 210 (Drie), 214 (Gillon), 220 (d’Ivernois), 225 (Lagrola), 226 (Laurent), 231 (Merlot), 236 (Paris, Pebre), 242 (Rostaing). Base Léonore: Dossier 19800035/925/7888 (Cuny), 19800035/1057/21615 (Delaye), LH/804/73 (Drie), 19800035/1111/27239 (Fay), 19800035/999/15624 (de Feriet), LH/1136/52 (Gillon), 19800035/1130/29512 (d’Ivernois), 19800035/1039/19807 (Lagrola), 19800035/578/65615 (Laurent), 19800035/0037/4728 (Pierson), 19800035/447/59852 (Pourcin), 19800035/1327/53788 (Rostaing), 19800035/1235/42600 (de Soyer), LH/2583/53 (Theaudin), 19800035/50/6091 (Velte). Annuaire officiel de la Légion d’honneur 1929, p. 843 (Cuny), 887 (Delaye), 1276 (d’Iver¬nois), 1350 (Lagrola). 

14.      Rigsarkivet: Det midlertidige Ministerium for sønderjydske Anliggender. 1919-1920. Div. sa¬ger. Besættelsestropper. Danske i det franske Alpejægerkorps.

15.      http://www.archinoe.fr/loireatlantique_v3/visualiseur/visu_conscrit_nominal.php?id=440505417&PHPSID=e2d4113c9630e5acb#

16.      Westh (2004) p. 25-26. Le Pors, marin au bord de La Marseillaise, demanda la médaille en mai 1933 ; à cette époque-là, il était légionnaire sous le nom de Valentini dans une compagnie montée au 3e REI à Sidi-bel-Abbes. Il reçut la médaille en avril 1934 ; mort pour la France le 6 février 1941 à Douala. Rambaud était lieutenant au 18e BCP en 1923 quand il demanda la médaille ; il avait perdu sa médaille décernée en 1920. Il reçut une autre médaille en septembre 1923. Maurice Bareille avait lui aussi perdu sa médaille ; c’est pourquoi il en demanda une autre en avril 1934 ; il la reçut en septembre 1934.

17.      Rigsarkivet: Det midlertidige Ministerium for sønderjydske Anliggender. 1919-1920. Besæt¬telsestropper. Franske Officerers Besøg i København (Boisson, Bonnin, Bouguen, Brunel, Brunet, Calen, Crosnier, Gérard, le Gouée, Hederer, Loyer, Moaux, Ollichon, Roussel, Rouvellon, Sau¬nier, Toussaint de Quièvrecourt, Urvoy de Portzamparch,Vittu de Kérraoul,). Kgl. Resolutioner 1920 (Bonnin, Bouguen, Brunel, Brunet, Calen, le Gouée, Hederer, Loyer, Saunier, Urvoy de Portzamparch, Vittu de Kérraoul). Hof- og Statskalender 1921: Col. 63 (Loyer), 80 (Bonnin), 203 (Bouguen), 204 (Brunel, Brunet), 205 (Calen), 215 (le Gouée), 218 (Hederer), 238 (Urvoy de Port-zamparch), 243 (Saunier), 251 (Vittu de Kérraoul). Base Léonore : Dossier 19800035/418/55880 (Bonnin), LH/382/16 (Brunel), 19800035/0316/42650 (Brunet), 19800035/1474/70827 (Calen), LH/1669/67 (Loyer), 19800035/663/76257 (Urvoy de Portzamparch), 19800035/0291/39068 (Vittu de Kérraoul).

18.      Rigsarkivet: Det midlertidige Ministerium for sønderjydske Anliggender. 1919-1920. Div. sa¬ger. Besættelsestropper. Danske i det franske Alpejægerkorps (Baudouin, Millière, Ollive, Rous¬seau, Toupin). Udenrigsministeriet. Repræsentationer. Gesandtskabet i Paris. Korrespondancesa¬ger. 1913-1922. III.32. Dekoreringer i Anledning af fransk Troppebesøg i København (Baudoin, Ollive, Toupin). Hof- og Statskalender 1921: Col. 200 (Baudouin), 235 (Ollive), 250 (Tou¬pin). Base Léonore : Dossier 19800035/0080/9986 (Ollive), 19800035/1390/60516 (Millière), 19800035/1404/62276 (Toupin).

19.      Westh (2004) p. 27-29.

20.      Westh (1998) p. 26-29, 33, 48-49, 67-71.

21.      Henri Louis Edouard Le Rond (9.10.1864-29.5.1949), général de division, président de la Com¬mission interalliée de gouvernement et de plébiscite de Haute-Silésie, grand-croix de l’ordre du Dannebrog le 8 décembre 1920.

22.      Westh (2005) p. 11-20.

Sources

 

Rigsarkivet

 

Udenrigsministeriet

 

Akter 1946-1972.

 

48.F.12. Forslag om Tildeling af Erindringsmedalje til Besættelsestropperne i Slesvig. Marts 1920.

48.F.13. Forslag om Genforeningsmedalje. Maj 1920.

49.Stb.2. Britiske undersåtters modtagelse af fremmede dekorationer. 1921-1972.

 

Repræsentationer i udlandet. Gesandtskabet i Paris.

 

Depecher. 1918-1919. 1920-1922.

Korrespondancesager 1913-1922:

III.32. Dekoreringer i Anledning af fransk Troppebesøg i København.

48.N.3. Slesvig. Dekorationer. 1920-1950.

48.Q.1. Dekorering af ”La Marseillaises” Officerer.

48.Y.3. Løjtnant Rambaud. Slesvigsmedalje.

48.Y.11. Reklamationer vedrørende Slesvig-Medaljen.

 

Kgl. resolutioner

 

1920.

 

Krigsministeriet

 

5. kontor. Indkomne sager. 1920-1923. A.39

Bekendtgørelser fra den internationale Kommission m.fl. for Slesvig.

Sønderjyllands Besættelse med allierede Tropper m.v. i 1919/1920.

 

Det midlertidige Ministerium for sønderjydske Anliggender. 1919-1920

Besættelsestropper. Franske Officerers Besøg i København.

Diverse sager. Besættelsestropper. Danske i det franske Alpejægerkorps.

 

 

Det Danske Filminstitut

 

Alpejægernes Ankomst I-II:

http://www.dfi.dk/faktaomfilm/film/da/24780.aspx?id=24780

Alpejægernes Indtog i København:

http://www.dfi.dk/faktaomfilm/film/da/24745.aspx?id=24745

 

Ministère de la Culture et de la Communication

 

Base Léonore: Dossier

19800035/0037/4728, 19800035/50/6091, 19800035/0080/9986, 19800035/0226/29884, 19800035/0291/39068, 19800035/0316/42650, 19800035/409/54698, 19800035/418/55880, 19800035/447/59852, 19800035/578/65615, 19800035/663/76257, 19800035/925/7888, 19800035/999/15624, 19800035/1039/19807, 19800035/1057/21615, 19800035/1111/27239, 19800035/1130/29512, 19800035/1235/42600, 19800035/1327/53788, 19800035/1390/60516, 19800035/1404/62276, 19800035/1474/70827, LH/382/16, LH/804/73, LH/1136/52, LH/1669/67, LH/2583/53.

 

Bibliographie

 

Annuaire officiel de la Légion d’honneur. 1929.

 

FLATOW (A. F.) : The Slesvig Commorative Medal, 1920 (Journal of the Orders and Medals Research Society, Vol. 18, No. 3 (164), Autumn 1979).

 

Hof- og Statskalender. 1921.

 

SOUYRIS-ROLLAND (André) : Guide des ordres, décorations et médailles militaires 1814-1963. 1991

 

STEVNSBORG (Lars) : En allerhøjeste Paaskønnelse. Den kongelige Belønnings¬medalje 1865-1990.1991

 

STEVNSBORG (Lars) : Kongeriget Danmarks ordener, medaljer og hæderstegn. 2005

 

WESTH (Jan René) : Danske frivillige i Frankrig 1914-1918.1998

 

WESTH (Jan René) : Den slesvigske Erindringsmedaille af 1920 (Ordenshistorisk Tidsskrift, vol. 15., efterår 2004, nr. 2-26).

 

WESTH (Jan René) : Franske modtagere af danske ordener i anledning af Slesvig-spørgsmålet 1847-1851 (Ordenshistorisk Tidsskrift, vol. 16, efterår 2005, nr. 2-28).

 

WESTH (Jan René) : The Slesvig Commemorative Medal of 1920. 2014 (de OLIVEI¬RA, Humberto Nuno, José Vicente de BRAGANÇA, Paulo Jorge ESTRELA (éds.) : The Great War in Phaleristics. I International Colloquium. Proceedings. Lisbon).