La Military General Service Medal du duc de Gramont et les médailles commémoratives anglaises des guerres de la Révolution et de l'Empire
Patrick Spillaert
Le musée de la Légion d’honneur conserve dans ses collections une médaille anglaise attribuée à un duc de Gramont : il s’agit de la « Military General Service Medal », médaille commémorative des campagnes de l’armée britannique entre 1793 (en réalité 1801) et 18141.
Avant d’examiner les caractéristiques de cette intéressante médaille, il convient de revenir sur son attribution qui l’est tout autant en examinant la vie et la carrière de son titulaire.
Antoine IX de Gramont, duc de Guiche, puis duc de Gramont, est né le 17 juin 1789 dans l’aile des princes du château de Versailles. Fils d’un Capitaine des gardes du Corps du Roi qui choisit de partir en émigration après les journées d’octobre 1789, le jeune Antoine fut élevé en Russie puis en Angleterre. En 1805, sur la recommandation du prince de Galles (futur prince régent en 1810 et futur roi Georges IV en 1820-1830) il entra comme lieutenant dans le régiment considéré comme le plus « chic » de l’armée anglaise de l’époque : le 10e prince of Wales’s Own Regiment of Light Dragoons Hussars.
À compter de l’été 1808, le régiment fut expédié dans la péninsule ibérique. Les différentes barrettes (clasps) attachées à la médaille permettent de suivre les batailles auxquelles a assisté le comte de Gramont (ainsi qu’il se faisait appeler à l’époque). On en dénombre quatre : Sahagun and Benevente, Corunna, Vittoria, Orthes2.
L’un des intérêts de la « Military General Service Medal » est de pouvoir suivre avec précision, grâce aux recherches qu’elle permet, le déroulement des opérations militaires du point de vue d’un individu particulier.
Les deux premières barrettes ont trait à la campagne d’Espagne d’octobre 1808 à janvier 1809. L’armée britannique, sous le commandement du général Sir John Moore s’était avancée vers Madrid en deux colonnes venant de ses bases du Portugal et du port de la Corogne (Corunna). Avant même la jonction de ses forces (20 décembre 1808), le général Moore avait pris conscience des risques de destruction que courrait son armée prise en tenaille entre les forces de Napoléon et celles du maréchal Soult. Afin de sauver ce qui était alors la seule armée britannique disponible (environ 20 000 hommes), il décida la retraite vers la Corogne où devait le retrouver la Royal Navy. S’engagea alors une course de vitesse pour ne pas être rattrapé par les Français.
Le premier accrochage de la campagne eut lieu à Sahagun le 21 décembre 1808 où le 15e hussard anglais surprit et dispersa un régiment de dragons et un régiment de chasseurs à cheval français. Le 10e Light Dragoons arriva trop tard pour participer activement à l’engagement autrement que pour s’engager dans la poursuite finale où il fut d’ailleurs confondu avec un régiment français ce qui mit fin à la bataille. Le 29 décembre une charge de cavalerie opposa le 10e Light Dragoons à trois escadrons du régiment d’élite des Chasseurs à cheval de la garde Impériale. Ce fut là son fait d’armes le plus glorieux car il réussit à rejeter les chasseurs à la rivière, ceux qui ne réussirent pas à traverser étant faits prisonniers (parmi eux, le commandant du régiment : le général Lefebvre-Desnouettes). Près de 40 ans après ces épisodes, les survivants du 10e Light Dragoons (93 au total) eurent droit à l’inscription sur une même barrette des deux noms de batailles « Sahagun, Benavente ».
Le 11 janvier 1809, l’armée britannique épuisée, serrée de près, ayant perdu le quart de ses effectifs, atteignit le port de la Corogne3. Seul le 1er régiment de la garde à pied (1st Regiment of Foot devenu Grenadiers Guards en 1815) conservait son aspect martial. Les opérations d’évacuation sur les navires purent débuter le 14 avec l’arrivée de la flotte de secours. Le 16 janvier les 14000 hommes de Soult ne purent déloger les Britanniques de leurs retranchements. Au cours de la bataille, le général Moore, qui venait d’ordonner à la garde anglaise de s’avancer, fut tué par un boulet. À ses côtés, se tenait le comte de Gramont dont le régiment était déjà embarqué4. Pendant la nuit, les Anglais réussirent à évacuer la totalité de leurs troupes et, au matin, la Royal Navy put mettre les voiles à la barbe de l’artillerie française. Ce remarquable fait d’armes évita une défaite et la catastrophe d’une capitulation. C’est la raison pour laquelle les souvenirs de la mort héroïque du général Moore et de la retraite de la « Corunna » sont conservés dans la tradition militaire britannique au même titre que l’évacuation de Dunkerque en 1940. Dans les deux cas, l’armée britannique réussit in extremis son sauvetage grâce à une opération amphibie. Après avoir regagné l’Angleterre, le comte de Gramont fut promu Capitaine. En 1813, il fut renvoyé avec son régiment dans la péninsule ibérique. Sur sa médaille figurent deux autres barrettes : « Vittoria » et « Orthes ». Le comte fut affecté à l’état-major du général Wellington qui, remportant victoires sur victoires, forgeait la légende de la « Peninsula War ». Il assista comme aide de camp à la bataille de Vittoria le 21 juin 1813 qui vit la défaite de l’armée française commandée par le maréchal Jourdan et à la bataille d’Orthes le 27 février 1814.
Revenu en France, se faisant désormais appeler duc de Guiche, il s’employa à rallier les royalistes du sud-ouest et sa tête fut mise à prix. Il accueillit le duc d’Angoulême à Bordeaux et resta désormais aux côtés de ce prince. C’est avec lui qu’il essaya pendant les cent jours de s’opposer dans le midi au retour de Napoléon, ce qui lui valut le 4 avril 1815 de recevoir le grade de maréchal de camp. En 1823, le duc de Guiche fit la campagne d’Espagne aux côtés du duc d’Angoulême en qualité de premier aide de camp.
Le 31 juillet 1830, il accompagna la famille royale jusqu’à son embarquement à Cherbourg à la tête de la compagnie de Gardes du Corps dont il était le capitaine. Il partagea son exil et ne revint en France qu’en 1833. Au décès de son père en 1836 il devint le 9e duc de Gramont et mourut en 1855 à Versailles. Le duc de Gramont eut une destinée singulière et il est peu fréquent qu’un français porte une médaille anglaise des guerres napoléoniennes.
Avec la « Waterloo Medal » décernée en 1816, les Anglais ont été les premiers à imaginer une médaille nominativement attribuée à tous les officiers, sous-officiers et soldats (les noms, grades et régiments étant gravés sur la tranche) ayant participé à une campagne militaire afin de commémorer les batailles des Quatre-Bras et de Waterloo.
À l’époque, l’initiative était d’autant plus remarquable, que le gouvernement britannique distribuait très rarement des décorations militaires et ce, uniquement aux officiers5. Pour leur part, les autres participants des 20 années de campagnes contre la France révolutionnaire ou impériale durent attendre plus de trente ans un signe de reconnaissance officielle.
L’origine de la « Military General Service Medal » remonte à l’année 1840 lorsque d’anciens officiers compagnons d’armes du duc de Wellington lui demandèrent de solliciter la reine Victoria pour approuver l’institution d’une médaille de la guerre de la Péninsule (campagnes du Portugal et d’Espagne de 1808 à 1814). Le duc s’y refusa et ce refus fut renouvelé par le gouvernement britannique à l’occasion de débats tenus à la chambre des Lords et à la chambre des Communes en 1845 et 1846.
Avec la distribution en 1846 de la médaille du conflit contre la Chine (la deuxième médaille de campagne officiellement autorisée par le gouvernement britannique en 1842) et l’institution cette même année de la médaille de la guerre du Sutlej contre les Sikhs (la première médaille de campagne à prévoir l’inscription du nom de batailles sur des barrettes attachées), il devenait difficile pour le cabinet de Londres de persister dans son refus. Une lettre de la reine en date du 25 novembre 1846 demandant la création d’une médaille pour les anciens soldats vétérans de la Péninsule vint dissiper les hésitations du duc de Wellington et du premier ministre Lord John Russell. La décision bientôt arrêtée fut de couvrir la période de 1793 à 1814.
Le 1er juin 1847 était instituée la « Military General Service Medal » (communément appelée Peninsula Medal). Dessinée par William Wyon, elle porte à l’avers le buste de la jeune reine Victoria et la date du début de sa frappe : 1848. Au revers, figure une scène présentant le duc de Wellington agenouillé devant la reine qui le couronne de lauriers entourés de la légende : « To the British Army », au dessous figurent les dates 1793-1814. Le diamètre de la médaille est de 36 millimètres. Son ruban est rouge foncé liséré de bleu (cette composition dénommée « Military ribbon of England » a été utilisée pour la première fois avec l’institution de la médaille de Maida en 1808 et reprise pour la médaille de Waterloo).
La médaille est attribuée nominativement, le nom et le grade du titulaire étant gravés en majuscules sur la tranche. Sur celle du musée, on peut lire : « LE DUC DE GRAMMONT. CAPT. 10TH. HUSSRS»6.
Elle est toujours accompagnée d’une ou plusieurs barrette(s)7. Il en existe 29 couvrant les opérations militaires depuis la campagne d’Égypte en 1801 (cette barrette ne fut instituée qu’en 1850), la bataille de Maida en 1806, les batailles de la guerre de la Péninsule (1808-1814), les prises de la Martinique, de la Guadeloupe et de Java et la guerre contre les États-Unis (1812-1814).
Au dernier moment, le 27 mai 1847 on s’avisa que la marine britannique, à qui l’Angleterre avait sans aucun doute dû son salut face à Napoléon, ne pouvait être tenue à l’écart de cette reconnaissance officielle8.
Le 1er juin suivant fut également instituée la « Naval General Service Medal » (ou Naval War Medal) pour tous les marins ayant servi de 1793 à 1815. Plusieurs mises au point ultérieures furent nécessaires afin de préciser la liste et la date des actions et des navires concernés. Enfin, le 7 juin 1848, la période sous revue était étendue de 1793 à 1840 afin de pouvoir couvrir les interventions de la flotte à Alger en 1816, à Navarin en 1827 et en Syrie en 1840. Au total, 232 barrettes furent instituées (dont 10 ne furent jamais distribuées) permettant de couvrir tous les engagements de la Royal Navy contre les principales puissances maritimes de l’époque (France, mais aussi Espagne, Hollande, Danemark, États-Unis, Russie, Turquie, Égypte)9. L’avers de la médaille est identique à la précédente et le revers présente une très belle gravure de Britannia tenant un trident et assise sur un cheval marin. Le ruban est blanc liséré de bleu (cette composition dénommée « Naval ribbon of England » a été pour la première fois employée avec les Naval gold Medals instituées en 1796). La médaille est toujours gravée sur la tranche au nom du titulaire (jamais du navire). En revanche, ne figure le grade que pour les officiers et sous-officiers.
Le duc de Gramont fut certainement averti de la publicité faite autour de la création de ces médailles commémoratives destinées aux vétérans survivants des armées et flottes britanniques pour des conflits déjà anciens. La procédure prévoyait l’envoi d’un courrier de réclamation (Application letter, un modèle étant ultérieurement proposé)10, accompagné éventuellement de pièces justificatives et d’états de service pour appuyer la demande de telle ou telle barrette (Clasp’s Claimant), qui devait être adressé à un Conseil d’officiers généraux (Board of General Officers)11 seul habilité à sanctionner l’attribution de la médaille après avoir procédé aux vérifications nécessaires.
Entre le 7 juin 1847 et le 25 janvier 1854, le Conseil s’est réuni plus de 250 fois pour examiner les 25 650 applications présentées. On connaît le détail de ses discussions car les minutes en ont été conservées ainsi que les 12 volumes des « Clasps Claimants’ Lists ». L’ensemble est consultable au Public Record Office. La liste des titulaires de la médaille qui constitue le « Military General Service Medal Roll » est donc précise et complète.
Il faut noter que l’établissement d’un Naval Roll s’est révélé beaucoup plus complexe. En effet, non seulement les minutes du Conseil des amiraux (Board of Admirals) ont été perdues mais il ne reste que 3 volumes originaux des «Clasps Claimants’Lists », un 4e volume concernant la barrette Égypte a été dérobé dans les années 1930 et il n’en est conservé qu’une copie réalisée à titre privé en 1910. De plus, la totalité des courriers de réclamations (Applications letters), des « Applications Receipt books » où ces demandes étaient compilées et des « Mint Rolls », c’est-à-dire les listes des légendes à faire figurer sur les médailles et les barrettes pour gravure chez le fabricant (Royal Mint), ont été détruites. Enfin, la date limite d’envoi d’une lettre de réclamation fixée au 1er mai 1851 par le Conseil des amiraux n’a pas été respectée, le Conseil ayant eu à examiner de 300 à 500 demandes tardives (non reportées dans les « Clasps’ Claimants List »). Au total, plus de 21 000 applications (sur 23 000 demandes) furent approuvées. La majorité des plus de 17 000 médailles distribuées ont été attribuées pour des actions postérieures aux guerres napoléoniennes (Alger, Navarin et Syrie). Cela étant, malgré des recherches et la publication de travaux privés12, il n’existe aucun « Naval General Service Medal Roll » exhaustif ou dénué d’inexactitudes.
Ainsi, en Angleterre la frappe de médailles officielles pour commémorer les guerres de 1793 à 1815 a-t-elle donné lieu à pas mal d’hésitations. Juste après la bataille de Waterloo, l’exaltation patriotique était si forte qu’il fut aisé de décider la distribution des médailles aux survivants13. Les autres vétérans durent attendre 1847 parfois plus de 50 ans après leurs premiers faits d’armes14. Pour l’armée de terre, il fut décidé de limiter les campagnes prises en compte à la période 1801-1814 (malgré l’indication de l’année 1793 au revers de la médaille) et d’élargir le champ des opérations couvertes à la guerre anglo-américaine. S’agissant de la Royal Navy, dont les actions furent remarquables dès le début du conflit contre la France révolutionnaire, une période de temps bien plus longue fut retenue : 1793 à 1840.
Relevons que depuis 1846, il existait une tension franco-britannique qui avait mis fin à la première tentative de rapprochement entre les deux pays, marquée par les visites des Souverains des deux côtés de la Manche (voyage de la reine Victoria à Eu en 1843 et du roi Louis Philippe à Windsor en 1844). En effet, le mariage espagnol du duc de Montpensier avait choqué la reine et son gouvernement. Le souci de ne pas froisser les susceptibilités françaises n’entra donc pas en ligne de compte du côté anglais dans la décision de créer une médaille commémorative.
En revanche, une telle initiative n’aurait probablement pas vu le jour quelques années plus tard. Du fait du conflit avec la Russie (1853-1856), l’amitié entre les deux pays devint très forte et, en 1856, le gouvernement impérial accepta que, pour la première fois, un Etat étranger attribue une médaille de campagne à tous les soldats du corps expéditionnaire français et en autorisa officiellement le port. La médaille anglaise de Crimée servit par la suite de modèle à toutes les médailles de campagnes du Second empire.
Dans cette France impériale très marquée par le souvenir des guerres du premier empire, il existait une forte demande sociale de reconnaissance de la part des vétérans de la grande Armée. Incontestablement, la pratique anglaise de médailles commémoratives (médaille de Crimée mais aussi « Military General Service Medal »), inspira la décision prise par Napoléon III d’instituer en 1857 la Médaille de Sainte Hélène.
Au début du XXe siècle, l’Entente cordiale allait sceller une alliance durable entre les deux pays. A la même époque, le dernier vétéran anglais décoré d’une « General Service Medal » s’éteignit. Il s’appelait John Stainer et mourut en 1907 à 99 ans. Mentionnons qu’il était titulaire de la « Naval General Service Medal » mais avec la barrette « Navarino » commémorative d’une bataille navale où l’Angleterre et la France avaient été alliées (victoire de Navarin sur la flotte ottomane remportée en 1827).
Cette tradition britannique de médailles de campagnes a eu une autre conséquence plus anecdotique en suscitant, au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle, l’apparition du phénomène de la collection de médailles et de décorations15. L’engouement fut rapide lorsque l’on sait que les premières médailles furent frappées et distribuées à partir de 1848 (jusqu’en 1854) pour la Peninsula Medal et de 1849 (jusqu’en 1851) pour la Naval War Medal. Les collectionneurs pionniers étaient anglais et s’intéressaient avant tout aux caractéristiques des attributions. Ainsi, dans le catalogue de la collection du docteur Payne, figuraient 121 médailles de Waterloo, 152 « Military General Service Medals », 103 « Naval General Service Medals »…
Au terme de cette étude, il faut rappeler que le musée de la Légion d’honneur possède dans ses collections, outre la médaille du duc de Gramont, une médaille de Waterloo (attribuée à William Atkins 1st Bat 40th Reg. Foot) et qu’il s’est vu confier en dépôt par l’Ambassadeur Spada deux « Military General Service Medals » (celle de Sir John Buchan avec deux barrettes : Toulouse et Orthes et celle du sergent Mac Dougal avec quatre barrettes : Salamanca, Nive, Nivelle, St Sebastien).
Bibliographie
“British Battles and Medals”, Spink and Son, 7ème édition, 2006
Birch : “The Peninsula Medal : An insight into understanding the claimants’ lists and the issuance procedure”, Spink and Son, Catalogue du 2/10/2005
Captain Douglas-Morris : “The Naval General Service Medal Roll”, 1982
Cropt : “La Naval General Service Medal (NGS) anglaise”, Bulletin n°102 de la Société Suisse de Phaléristique, 2011
Hayward : “The Naval General Service 1793-1840 Medal Rolls, past and present”, Spink and Son, Numismatic Notes 2010
Haythornthwaite & Hook : “Corunna 1809 : Sir John Moore’s Fighting Retreat”, Osprey, 2001
Jaugrain & Ritter : “La Maison de Gramont”, Les Amis du Musée Pyrénéen, 1967
Mayo : « Medals and Decorations of the British Army and Navy », 1897
Payne : “A Handbook of British and Foreign Orders, War Medals and Decorations awarded to the Army and Navy”, 1911
Notes de bas de pages
1. Numéro d’inventaire 08590, don du duc et de la duchesse de Gramont
2. La médaille du duc de Gramont est unique à plusieurs égards : il fut seul officier français servant dans son régiment, le maximum de barrettes attribué à un officier de ce régiment fut de quatre et sa MGS fut la seule à présenter cette combinaison particulière de quatre barrettes.
3. Napoléon, décidé à rentrer en France, avait laissé à Soult le soin de la poursuite. Dès le 31 décembre, il écrivait dans une lettre au roi Joseph : « Les Anglais doivent de la reconnaissance aux obstacles qu’a opposés la montagne de Guadarrama et aux infâmes boues que nous avons rencontrées » (Reproduit dans « Le Grand Empire » par Jean Tulard, p.216).
4. À ce titre, le duc fut seul de son régiment à se voir attribuer la barrette « Corunna ».
5. Naval gold Medals (1794-1815), Army gold Medals, Army gold Crosses (1808-1814) : toutes ces decorations ont été remplacées à partir de 1815 par la division militaire de l’ordre du Bain.
6. La médaille aurait dû être gravée avec l’orthographe « Gramont ». Ce type d’erreurs de transcription était fréquent à l’époque. Il est intéressant de remarquer que le titre de duc figure sur la gravure alors que le titulaire ne le portait pas en Espagne.
7. Le maximum de barrettes attribuées à une même médaille est de 15 (seulement deux attributions connues).
8. Contrairement à Waterloo, la bataille de Trafalgar n’a pas été célébrée par la frappe d’une médaille. En revanche, en 1807, deux mécènes, Messieurs Boulton et Davidson, firent graver à leurs frais des médailles souvenirs qui furent offertes à tous les participants.
9. Le total maximum de barrettes attribuées est de 7 (seulement 2, peut-être 3, attributions connues).
10. Les médailles n’étaient pas décernées à titre posthume sauf en cas de décès intervenant pendant l’intervalle de temps entre l’envoi de la réclamation et la décision d’attribution.
11. Le Conseil des officiers généraux était composé de 5 membres : Lieutenant General Sir Charles Dalbiac, Major General D’Oyley, Major General Duffy, Major General Bell, Major General Pitt. De son côté, la « Naval General Service Medal » était administrée par un Conseil de 4 amiraux : Admiral Byan Martin, Admiral Gage, Admiral Bladen Capel, Rear Admiral Gordon.
12. Mentionnons à ce titre les compilations de Hailes (1910), Newnham (sd), Douglas-Morris (1982), Colin Message (1996).
13. Sur les 37638 médailles de Waterloo fabriquées, environ 32000 furent effectivement attribuées. Exceptionnellement, la médaille fut envoyée par le Royal Horse-Guard aux familles d’officiers décédés pour lesquels une requête d’attribution à titre posthume avait été demandée et acceptée.
14. Parmi les survivants on comptait un grand nombre d’illettrés qui ne se manifestèrent jamais. Pour la Navy, un nombre assez faible de marins fut décoré.
15. En 1861, une première étude fut publiée sur ce sujet : « Medals of the British Army » par Carter en 3 volumes. Elle allait susciter des vocations. Des collectionneurs importants éditèrent des catalogues de type numismatique présentant leurs collections : Whitehead en 1869, Cleghorn en 1872, Mackenzie en 1873, Whalley en 1877, Whittaker en 1890…De son côté, le monde des enchères avait réalisé la première vente spécialisée à Londres dès 1851. Il fallut toutefois attendre 1878 pour que se mette en place des ventes régulières comparables à celles que l’on connaît actuellement, avec l’édition de catalogues fournissant des détails sur les médailles comprenant l’indication du nom du titulaire.